Les taux de VIH sont en hausse, alors que nous savons ce qu’il faut faire pour prévenir les nouvelles infections et protéger la santé et les droits humains des personnes séropositives et affectées par le VIH.
1er décembre 2025, Toronto (Ont.) – Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le Réseau juridique VIH a publié son premier rapport sur l’état de la réponse au VIH au Canada, soulignant l’urgente nécessité de supprimer les éléments juridiques et de politiques qui font obstacle à la prévention, aux traitements et aux soins du VIH. Malgré d’importants progrès dans la prévention et le traitement du VIH, les taux d’infection par le VIH sont actuellement en hausse au Canada et nous ne n’arriverons pas à respecter nos engagements internationaux visant à éliminer le VIH comme menace pour la santé publique d’ici 2030. D’ailleurs, nous n’avons pas atteint nos cibles 95-95-95 pour 2025.
Les engagements internationaux du Canada pour mettre fin au VIH, au pays et dans le monde, comprennent un objectif des Nations Unies consistant à ce que 95 % des personnes vivant avec le VIH au Canada connaissent leur statut, que 95 % des personnes diagnostiquées aient accès à un traitement et que 95 % des personnes sous traitement parviennent à une charge virale indétectable. Aucune province ni aucun territoire n’a atteint l’ensemble des cibles 95-95-95, la Colombie-Britannique s’en approchant le plus avec 95-94-96.
Les principales recommandations formulées dans le rapport « L’état du VIH au Canada : droits, progrès et travail inachevé » montrent clairement comment les gouvernements, à tous les paliers, entravent l’accès aux outils de prévention du VIH et de réduction des méfaits qui pourraient mettre fin à la transmission du VIH au Canada, et échouent à fournir l’accès universel au traitement et aux soins du VIH qui permettraient aux personnes vivant avec le VIH de mener une vie épanouie et en bonne santé. Il est impératif de faire preuve de leadership dès maintenant.
« Le Canada a pris un véritable engagement à mettre fin au VIH – un engagement réaliste et réalisable grâce à des expansions de l’accès à la prévention, au dépistage et aux traitements », rappellent Janet Butler-McPhee et Sandra Ka Hon Chu, codirectrices générales du Réseau juridique VIH. « Le Canada s’est également engagé à abroger les lois et les politiques punitives qui entravent cet accès. Des occasions ont été manquées au cours des cinq dernières années, mais nous espérons que le gouvernement canadien reconnaîtra que nos engagements sont réalisables grâce à une combinaison adéquate de volonté politique et de changements aux lois et politiques afin de garantir un soutien et des services qui respectent la dignité et les droits des personnes vivant avec le VIH et touchées par le VIH dans ce pays. »
Le rapport, qui présente des évaluations provinciales et territoriales basées sur six indicateurs clés allant de l’accès à la prévention et au traitement jusqu’au cadre juridique, en passant par la déclaration de données et l’évaluation, conclut que l’augmentation du taux national de nouveaux cas est due en grande partie aux nouvelles infections au Manitoba et en Saskatchewan.
Le VIH au Canada continue de toucher de manière disproportionnée les personnes racisées – notamment, les Autochtones et les Noir-es sont surreprésenté-es dans les chiffres d’ensemble et les nouvelles transmissions. Des taux de VIH disproportionnellement plus élevés que dans la population générale s’observent également parmi les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres et de genres divers ainsi que les personnes criminalisées, notamment les personnes qui utilisent des drogues, les travailleuse(-eur)s du sexe et les personnes qui ont connu l’incarcération.
Vous pouvez lire le rapport complet ici et télécharger les recommandations ici.