En cette Semaine internationale du dépistage, plus de 40 organismes des quatre coins du Canada signent une déclaration d’appui
La présente déclaration peut être attribuée au Réseau juridique VIH, à la HIV & AIDS Legal Clinic Ontario et à la Société canadienne du sida.
Toronto, ON (23 novembre 2023) – Aujourd’hui, plus de 4X organismes de santé et de défense des droits humains au Canada ont signé une déclaration demandant une approche canadienne de l’autodépistage du VIH qui soit fondée sur les droits humains, afin de garantir que les personnes qui utilisent un autotest du VIH soient pleinement informées des implications d’un résultat positif à un test du VIH. Une telle approche nécessite d’offrir des options pour la confirmation d’un résultat positif au dépistage, des informations sur la criminalisation de la non-divulgation du VIH, de même qu’un arrimage aux soins, aux traitements et au soutien.
Nous savons que la disponibilité accrue des trousses d’autotest du VIH a le potentiel de transformer radicalement la réponse du Canada au VIH, en augmentant notre capacité à atteindre les cibles 95-95-95 de l’ONUSIDA d’ici 2025 (c’est-à-dire que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, que 95 % des personnes qui connaissent leur statut aient accès à un traitement antirétroviral et que 95 % des personnes traitées aient une charge virale supprimée), en plus de créer des occasions cruciales de relier les individus aux soins de santé, aux traitements et aux services de soutien. Il s’agit là d’éléments très positifs que nous appuyons de tout cœur.
La disponibilité de trousses d’autotest du VIH permet également de lever plusieurs obstacles au dépistage en offrant intimité, indépendance et contrôle aux personnes, qui peuvent alors décider du moment et de l’endroit où elles effectueront leur dépistage du VIH. Cependant, l’autodépistage du VIH comporte également des risques qui nécessitent une attention particulière afin d’assurer le respect et la protection des droits humains dans le cadre du processus de dépistage.
Le dépistage du VIH devrait toujours avoir lieu après un consentement éclairé, en présence d’un counseling avant et après le test, et avec la garantie de confidentialité de son résultat. Toute personne qui utilise un autotest du VIH devrait être informée des différentes options de dépistage, de ce qui peut arriver après le test, et de l’éventuelle communication de son nom ou d’autres informations personnelles aux autorités de santé publique.
Or la criminalisation continue de personnes vivant avec le VIH, pour avoir prétendument omis de divulguer leur séropositivité a des implications juridiques énormes pour les personnes dont le résultat de test est positif, en particulier pour celles qui sont accusées et condamnées de manière disproportionnée au Canada – les personnes noires, les femmes autochtones et les hommes gais, bisexuels et autres hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes. Toute personne qui utilise un autotest du VIH devrait être informée de ses droits et des conséquences juridiques possibles en cas de résultat positif de l’autotest, et ce avant même de procéder à un test de confirmation en laboratoire.
Outre la criminalisation du VIH, un résultat positif à un test du VIH peut accroître le risque d’une surveillance de la part de la santé publique, de même que le risque de violence entre partenaires intimes et d’autres formes de violence – et peut également affecter le statut d’immigration d’une personne. Les trousses d’autotest du VIH devraient être accompagnées d’une orientation appropriée vers des services, y compris des services juridiques, de traitement et de soutien, afin d’aider les personnes à être en sécurité dans leurs interactions avec les services de prévention et/ou de soins.
Au Canada, une approche fondée sur les droits en ce qui concerne l’autodépistage – et tous les tests de dépistage du VIH – est le seul moyen d’atteindre notre objectif commun de mettre fin au VIH, de relier les personnes aux soins de santé et d’assurer l’accès aux médicaments dans un cadre sécuritaire et habilitant. L’autodépistage peut contribuer à mettre fin au VIH, mais seulement si nous fournissons aux personnes les informations nécessaires pour comprendre leurs droits humains et les protéger.
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La déclaration sur l’autodépistage est accessible ici.
CONTACT :
Dylan DeMarsh
Digital and Strategic Communications Officer
HIV Legal Network
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