La politique canadienne en matière de drogues doit donner la priorité aux droits de la personne et à la santé publique

À l’occasion de la journée internationale Soutenez. Ne punissez pas, 87 organisations ont signé une lettre ouverte adressée au gouvernement du Canada.

OTTAWA, CANADA – Dans le contexte de la crise de l’approvisionnement en drogues toxiques en cours et de la rhétorique politique accrue autour de la politique canadienne en matière de drogues au Canada, un groupe d’organisations de la société civile a envoyé aujourd’hui une lettre ouverte aux politiciens fédéraux afin de préconiser une réforme sensée de la politique en matière de drogues, de la réduction des méfaits et de la fin des mesures inefficaces et contre-productives déployées dans le cadre de la « guerre contre les drogues ». Cette lettre, rédigée par un groupe de huit organisations de défense des droits de la personne et de défense des politiques en matière de drogues, a été soutenue par 79 organisations (au Canada et à l’étranger) et plus de 270 personnes. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de Soutenez. Ne punissez pas, une campagne mondiale de promotion de la réduction des méfaits et des politiques en matière de drogues axées sur les droits de la personne et la santé publique. aux droits de l’homme et à la santé publique.

La journée internationale Soutenez. Ne punissez pas a lieu le 26 juin, date proclamée chaque année par les Nations Unies comme la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues. Historiquement, les gouvernements du monde entier ont profité de cette journée pour réaffirmer leur détermination à multiplier les efforts en vue d’une société internationale exempte de « toxicomanie » et pour présenter leurs « accomplissements » en matière de contrôle des drogues. La campagne Soutenez. Ne punissez pas cherche à se réapproprier le 26 juin et à changer le discours concernant la consommation de drogues.

« Nous avons vu les effets dévastateurs de plus d’un siècle de prohibition et de criminalisation des drogues. Cela n’a pas empêché les gens de consommer des drogues, mais cela a eu pour effet de favoriser la stigmatisation, le racisme, le classisme, la discrimination, les activités des cartels, la violence armée et un approvisionnement en drogues toxiques mortel qui tue 20 personnes chaque jour au Canada », a déclaré Nick Boyce, analyste principal des politiques de la Coalition canadienne des politiques sur les drogues. Cette lettre et les principes généraux de la campagne Soutenez. Ne punissez pas proposent une meilleure façon de faire. »

La lettre ouverte, co-rédigée par l’Association canadienne des personnes qui utilisent des drogues (CAPUD), la Coalition canadienne des politiques sur les drogues (CDPC), Canadian Students for Sensible Drug Policy (CSSDP), l’Association des infirmiers et infirmières en réduction des méfaits (HRNA), le Réseau juridique VIH, Moms Stop The Harm (MSTH), Ontario Aboriginal HIV/AIDS Strategy (Oahas) et la Thunderbird Partnership Foundation (Thunderbird), appelle les politiciens et les organisations du Canada à:

  • Dénoncer les appels au traitement involontaire ou coercitif de la consommation de drogues
  • Régulariser les services de traitement de la consommation de drogues
  • Cesser de refuser l’accès aux services, car cela punit les gens
  • Élaborer des solutions communautaires dirigées par des personnes utilisatrices de drogues
  • Abroger les lois punitives sur les drogues
  • Élaborer un cadre pour une offre légale et réglementée de drogues afin de réduire les méfaits associés à la consommation

« Nous appelons les gouvernements et le public à repenser notre approche de la politique des drogues », a déclaré Corey Ranger, président de l’Association des infirmiers et infirmières en réduction des méfaits. « Au lieu de gaspiller de l’argent dans des services de police, des tribunaux et des prisons inefficaces, nous pourrions fournir des logements, des soins de santé, de l’éducation et d’autres formes d’aide sociale tout en permettant aux gens d’accéder à un approvisionnement en drogues non toxiques et réglementées, comme c’est le cas pour l’alcool et le cannabis. »

La campagne internationale Soutenez. Ne punissez pas s’articule autour de ces points essentiels:

  • Le système de contrôle des drogues est défaillant et doit être réformé;
  • Les personnes utilisatrices de drogues ne doivent plus être criminalisées;
  • Les personnes impliquées dans le commerce des drogues ne doivent pas faire l’objet de sanctions sévères ou disproportionnées;
  • La peine de mort ne devrait jamais servir de châtiment pour des délits liés à la drogue;
  • Les politiques en matière de drogues devraient être axées sur la santé, le bien-être des gens et la réduction des méfaits;
  • Les budgets associés aux politiques en matière de drogues doivent être rééquilibrés afin de garantir que les réponses fondées sur la santé et la réduction des méfaits puissent bénéficier d’un financement adéquat.

À ce jour, la lettre a été signée par 272 personnes et endossée par 64 organisations canadiennes et 15 organisations internationales. Pour en savoir plus, consultez le site www.supportdontpunish.org ou suivez @SDPcampaign et le hashtag #SupportDontPunish sur les réseaux sociaux.

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Veuillez lire la lettre ci-jointe.

Requêtes médiatiques :

Canadian Association of People who Use Drugs
Natasha Touesnard, directrice générale (natashatouesnard@gmail.com)

Coalition canadienne des politiques sur les drogues
Beeta Senedjani, coordinatrice du projet Dialogues (beeta_senedjani@sfu.ca)
Nick Boyce, analyste principal des politiques (nicholas_boyce@sfu.ca)

HIV Legal Network:
Janet Butler-McPhee, co-directrice générale (jbutler@hivlegalnetwork.ca)

Harm Reduction Nurses Association:
Corey Ranger, président (cranger.rn@gmail.com)

Contexte
Soutenez. Ne punissez pas une initiative communautaire globale visant à soutenir la réduction des méfaits et les politiques en matière de drogues qui mettent l’emphase sur la santé publique et les droits de la personne. La campagne vise à inscrire la réduction des méfaits à l’agenda politique en renforçant la capacité de mobilisation des communautés touchées par la « guerre contre les drogues » et de leurs alliés en invitant les décideurs au dialogue et en sensibilisant les médias et le public.