Nous nous souvenons aujourd’hui des 14 femmes qui ont perdu la vie en raison d’un acte horrible de violence sexospécifique commis par un tireur solitaire, à Montréal. L’incident a beau avoir eu lieu il y a plus de 25 ans, notre société est encore aux prises avec la violence structurelle à l’égard des femmes, qui se manifeste trop souvent, de diverses façons et dans diverses sphères. Particulièrement à risque, sont les femmes marginalisées, les femmes vivant avec le VIH ou vulnérables à celui-ci, les femmes racisées, les femmes qui consomment des drogues, les femmes incarcérées, les femmes qui vendent ou échangent des services sexuels, de même que les personnes trans. Ces membres de nos communautés demeurent en danger, et nous nous réengageons aujourd’hui à faire cesser la violence à l’égard de toutes les femmes et de toutes les personnes trans, au Canada et dans le monde.
La violence contre les femmes et les personnes trans peut être sournoise; cependant, ne nous méprenons pas : la discrimination systémique et la négation des droits humains sont aussi violentes que toute arme.
Il y a quelques semaines à peine, le Comité onusien sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a publié le résultat de son examen de la conformité du Canada à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes. Il a conclu à des lacunes sérieuses de la part du Canada dans la protection et la réalisation des droits des femmes, en particulier pour plusieurs des groupes susmentionnés. Le Comité a signalé qu’afin de réaliser pleinement les droits humains des femmes du Canada, et en particulier leur droit à la santé, le gouvernement fédéral se doit de :
- limiter le recours au droit criminel pour la non-divulgation du VIH – exclusivement à des cas de transmission intentionnelle;
- abroger la soi-disant Loi sur le respect des collectivités, qui impose encore plus d’obstacles aux femmes qui ont besoin d’accéder à des services de consommation supervisée;
- abroger les peines minimales obligatoires pour des délits mineurs non violents en rapport avec la drogue et élargir l’accessibilité des traitements et des services de soutien pour les femmes incarcérées; et
- décriminaliser le travail du sexe (et nous ajoutons que ceci DOIT inclure la décriminalisation des clients et des tierces parties).
En ce jour, nous sommes plus fiers que jamais d’être un organisme féministe. Nous continuerons de travailler pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes – sous toutes ses formes –, qui est une plaie pour notre pays et pour notre société.