Malgré les nombreuses preuves empiriques démontrant l’efficacité des programmes d’échange de seringues, le Service correctionnel fédéral du Canada (SCC) a refusé pendant des décennies de mettre en oeuvre ce programme essentiel de réduction des méfaits en prison. Après des années d’inaction, en 2012, le Réseau juridique VIH ainsi que Steve Simons, un ancien détenu d’une prison fédérale, et trois organismes de réponse au VIH – PASAN, CATIE et le RCAS [Réseau canadien autochtone du sida] – ont lancé une contestation constitutionnelle pour obliger le SCC à fournir aux détenu-es un accès à du matériel d’injection stérile.
Alors que l’action en justice suivait son cours, le Réseau juridique VIH, PASAN et une criminologue de la Toronto Metropolitan University ont entrepris une étude explorant les perspectives d’ancien-nes détenu-es, d’intervenant-es communautaires en réduction des méfaits et de prestataires de soins de santé en milieu carcéral, concernant la fourniture de matériel d’injection stérile dans le système carcéral fédéral. Les participant-es à la recherche étaient fortement en faveur de cette approche de réduction des méfaits, certains modèles de distribution étant jugés plus avantageux que d’autres. Les thèmes qui ont émergé portaient sur les besoins suivants du programme : anonymat et confidentialité, facilité d’accès au matériel et confiance à l’égard des prestataires qui administrent le programme.