Information sur la crise des opioïdes
Qu’est-ce que la crise des surdoses d’opioïdes et que sont les services de consommation supervisée?
Le Canada nage à présent en pleine crise des surdoses d’opioïdes – dues à la contamination de l’approvisionnement en drogues – et le nombre de décès est fulgurant. Depuis quatre ans, plus de 12 800 personnes y ont perdu la vie. Uniquement en 2018, ceci équivaut à une personne toutes les deux heures qui décède de causes liées à des opioïdes – et ça ne s’améliore pas.
Une des interventions positives au Canada est l’instauration de « sites de consommation supervisée » et de « sites de prévention des surdoses » : ces mesures sauvent à présent des vies. Ces services cruciaux de réduction des méfaits :
- Permettent aux personnes de consommer des drogues de façon sécuritaire sous la supervision d’employé-es et de bénévoles formé-es
- Contribuent à éviter des infections comme le VIH et l’hépatite C
- Réduisent la consommation de drogues dans les lieux publics
- Donnent un répit de la violence physique et sexuelle de la rue aux femmes et autres personnes marginalisées qui consomment des drogues
- Relient des personnes à des soins de santé et à des traitements
- Traitent avec dignité les personnes qui consomment des drogues
- Sauvent des vies
La réponse du Canada : une question criminelle ou de santé?
La consommation problématique de drogues est une question de santé publique. Répondre à cet enjeu comme si c’était une question criminelle n’est pas efficace; la « guerre aux drogues », en plus d’être un échec, cause d’immenses dommages à des individus et dans les communautés.
Plutôt que de criminaliser et d’emprisonner des personnes, nous devons baser notre réponse sur la santé publique, les droits de la personne et les faits scientifiques. Une réponse de santé publique signifie reconnaître que les personnes qui consomment des drogues sont des personnes, tout simplement – nos ami-es, des membres de notre famille et des gens de notre communauté. Une réponse de santé publique se concentrerait sur des interventions qui protègent et favorisent la santé et qui sauvent des vies. Elle prioriserait des services de consommation supervisée.
L’importance de parler drogues à votre député-e
Devant cette crise des surdoses d’opioïdes, nous devons définir la réponse du Canada et dicter une voie à suivre. Nous devons déterminer si notre pays tiendra compte des preuves à l’appui de la réduction des méfaits et donnera à nos ami-es et membres de la famille qui consomment des drogues la dignité et le soutien auxquels ils et elles ont droit. Nous devons déterminer également si les législateurs exploreront les options pour décriminaliser la consommation personnelle de drogues – et tiendront compte de tous les résultats sociaux et de santé positifs qui s’observent dans d’autres pays.
Nos leaders politiques doivent s’engager à une réponse de santé publique à la crise des surdoses, y compris en appuyant et soutenant les services de réduction des méfaits. Mais pour prendre cet engagement, ils et elles doivent constater un appui massif des personnes qu’ils et elles représentent. Nous avons besoin de vous pour nous aider à démontrer la présence d’appuis, dans votre communauté, à l’égard de ces services de santé vitaux et d’une augmentation du nombre de sites de consommation supervisée et de prévention des surdoses, d’un bout à l’autre du pays.
Votre député-es aide à décider de l’avenir de ces sites. En engageant des discussions avec votre représentant-e, vous pourrez lui faire comprendre l’importance des services de réduction des méfaits, à vos yeux et pour la communauté, lui indiquer comment ces services aident les personnes qui consomment des drogues et pourquoi il faut que tous les partis s’engagent à les soutenir.
Votre voix compte, pour votre député-e. Nos député-es travaillent pour nous. Vous pouvez contribuer à faire en sorte que cet important enjeu se retrouve à leur ordre du jour. Vous pouvez contribuer à sauver des vies.
Le Réseau juridique exhorte les partis politiques à s’engager à sauver des vies et à s’attaquer directement à la crise des surdoses par les moyens suivants :
- Préserver les sites de consommation supervisée existants;
- Accroître le nombre de sites de consommation supervisée; et
- S’engager à fournir un financement adéquat pour ces services.