Aujourd’hui, le Réseau juridique VIH marque la Journée mondiale du sida en se joignant aux Nations Unies (ONU) pour appeler les gouvernements du monde entier à réformer les lois, politiques et pratiques qui engendrent et exacerbent la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH. Le thème de cette année, « Égalité maintenant », nous incite à nous réengager pour contester les lois qui oppriment les personnes en raison de leur statut VIH, de leur orientation sexuelle, de leur utilisation de drogues ou de leur participation au travail du sexe.
Maintenir le VIH au premier plan
Les droits des personnes vivant avec le VIH et affectées par celui-ci sont au cœur de notre travail et l’ont toujours été. Que ce soit en revendiquant des programmes d’échange de seringues efficaces dans les prisons fédérales, en faisant pression pour une réforme du droit afin que cesse la criminalisation du VIH, ou en contestant devant les tribunaux les lois anti-gais qui alimentent la stigmatisation, la discrimination et la transmission du VIH, nous militons pour l’équité véritable. Voici quelques exemples récents :
- Cette semaine, nous avons publié la toute première étude nationale indépendante sur le Programme d’échange de seringues en prison (PÉSP) du Gouvernement du Canada, analysant ses lacunes et formulant de solides recommandations pour rehausser l’accès.
- Notre travail de longue date pour réformer le Code criminel du Canada afin de mettre fin à la criminalisation du VIH dans ce pays a eu pour résultat que le gouvernement fédéral a annoncé de nouvelles consultations sur le sujet. Surveillez nos mises à jour pour savoir comment vous impliquer!
- Le Réseau juridique est un membre fier de l’Alliance canadienne pour la réforme des lois sur le travail du sexe – une coalition de groupes de défense des droits représentant des milliers de travailleuse(-eur)s du sexe à travers le pays. En octobre dernier, la contestation par l’Alliance des dispositions criminelles du Canada sur le travail du sexe a été entendue par la Cour supérieure de justice de l’Ontario.
- Nous avons récemment soutenu, aux côtés de notre partenaire Minority Rights Dominica (MiRiDom), une affaire cruciale intentée par un requérant (qu’on ne peut nommer en raison des risques pour sa sécurité) afin de mettre fin à la criminalisation des personnes LGBTQ+ en Dominique.
Nous déployons tous ces efforts, et plus encore, pour faire en sorte que les personnes vivant avec le VIH et affectées par celui-ci soient réellement protégées par les lois et les politiques qui régissent leur vie. Tant que leurs droits ne seront pas pleinement respectés, l’objectif d’un accès équitable aux services ne pourra être atteint. Nous voulons changer cela pour de bon.
Le financement fédéral doit suivre
Les données de l’ONU montrent qu’au cours des deux dernières années de la pandémie de COVID-19 et d’autres crises mondiales, les progrès contre la pandémie de VIH ont fléchi, les ressources ont diminué et des millions de vies sont en danger en conséquence. Sur la scène internationale, nous sommes encouragé-es par l’engagement du Canada à verser 1,21 milliard de dollars au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ce qui représente une augmentation marquée du financement. Nous espérons maintenant que le Canada fera preuve du même leadership sur la scène nationale, où les services VIH sont chroniquement sous-financés depuis près de 15 ans. Depuis 2008, plus de 123 millions de dollars engagés par le gouvernement canadien pour lutter contre l’épidémie de VIH n’ont pas été versés. Partout au Canada, les organismes de réponse au VIH/sida travaillent avec moins de ressources chaque année pour soutenir les personnes vivant avec le VIH et prévenir la transmission du virus – tout en menant, dans plusieurs cas, la réponse à la crise des drogues empoisonnées, dans leurs communautés, et ce, sans pause pendant la pandémie de COVID-19. Il est impératif que le Gouvernement du Canada tienne ses promesses en matière de financement de la lutte contre le VIH ici, au pays.
Nouveaux épisodes de balado maintenant disponibles!
Les deuxièmes épisodes francophone et anglophone de Pas un crime/Not a crime sont en ligne!
Dans Not a Crime, India Annamanthadoo et Mikhail Golichenko, de l’équipe du Réseau juridique VIH, poursuivent leur conversation sur les politiques qui criminalisent les personnes qui utilisent des drogues en Russie et dans la région de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale. Découvrez comment ces lois et politiques répressives nuisent aux droits humains et comment des militant-es de la région et du monde entier se mobilisent pour le changement.
Et dans l’épisode d’aujourd’hui de Pas un crime, Cécile Kazatchkine nous emmène au Maroc pour un entretien avec Moulay Ahmed Douraidi (militant renommé de la lutte contre le VIH et pour les droits humains dans ce pays) sur la non-divulgation du VIH dans un pays qui n’a pas de lois spécifiques sur la divulgation, mais où les personnes vivant avec le VIH sont tout de même ciblées.
Aidez-nous à nous rapprocher des droits humains pour tous et toutes – faites un don dès aujourd’hui!
Nous savons qu’un monde meilleur et plus juste est possible – et nous pouvons y arriver avec votre aide. Faites un don aujourd’hui pour soutenir notre campagne « Tout près de nos droits » et il sera doublé grâce au Défi de Charlie, ce qui signifie que votre argent ira deux fois plus loin.
Dans la solidarité,
Le Réseau juridique VIH
P.-S. Nous avons le grand plaisir d’annoncer qu’Andrew Beckerman, ami de longue date du Réseau juridique – et l’homme derrière le Défi de Charlie – a été nommé l’une des plus formidables personnes vivant avec le VIH par le magazine Plus en 2022! Félicitations, Andrew!