Un message différent de notre souhait pour la Journée mondiale du sida

Marche arrière du gouvernement fédéral en matière de droits humains

La Journée mondiale du sida est habituellement l’occasion de faire le point sur cette épidémie qui amorce sa cinquième décennie. Nous nous souvenons avec amour et tristesse éternelle des vies perdues. Nous nous engageons à défendre les droits des personnes qui ont de moins bons résultats de santé en raison de la stigmatisation, d’un accès inéquitable aux soins et aux traitements, et d’autres obstacles.

En temps normal, nous aurions dressé le bilan du chemin parcouru par notre mouvement puis lancé un message d’espoir pour un avenir où les droits des personnes vivant avec le VIH et affectées par celui-ci seront respectés, protégés et réalisés.

Malheureusement, nous ne pouvons taire notre déception et notre frustration, en cette Journée mondiale du sida.

Vous le savez peut-être déjà, le Gouvernement du Canada a informé la Coalition canadienne pour réformer la criminalisation du VIH (CCRCV) – dont le Réseau juridique VIH est membre fondateur – qu’il n’honorera pas sa promesse aux personnes vivant avec le VIH de réformer les lois qui criminalisent la non-divulgation du VIH.

Le gouvernement sait que cela va à l’encontre d’un vaste consensus mondial d’expert-es en droit et en santé, et que la criminalisation continue de personnes en raison de leur état de santé fait augmenter la transmission du VIH au Canada, en éloignant ces personnes des services de dépistage, de traitement et de soins dont elles ont besoin.

La décision du gouvernement fédéral d’abandonner cette réforme législative longuement attendue, après des années de promesses et d’engagements, porte un coup dur aux personnes vivant avec le VIH et à leurs allié-es à travers le pays. Des personnes vivant avec le VIH ont fait état des préjudices persistants qu’elles rencontrent, lors d’une conférence de presse organisée par la CCRCV le jeudi 28 novembre. Vous pouvez lire le communiqué de presse ici, visionner la conférence de presse ici et consulter un extrait de la couverture médiatique ici (nécessite un abonnement au Toronto Star).

Cette histoire est toutefois loin d’être terminée.

Les militant-es continueront à exiger des changements sensés et à combattre la stigmatisation et la discrimination. L’équipe du Réseau juridique du VIH n’abandonnera pas, tant que la criminalisation du VIH persistera au Canada et dans le monde. Nous savons que l’approche canadienne actuelle fait fi des données scientifiques sur la transmission du VIH et qu’elle est contraire aux droits humains et à des politiques de santé publique efficaces.

Défendre les droits des personnes vivant avec le VIH

Au Réseau juridique, nous continuerons de combattre toutes les lois et politiques qui punissent des personnes vivant avec le VIH et qui portent atteinte à leurs droits humains. De pair avec un client du Battista Migration Law Group, nous contestons actuellement la constitutionnalité du régime canadien du « fardeau excessif » devant la cour fédérale.

De plus, nous continuerons à fournir des informations juridiques pour aider les personnes vivant avec le VIH à comprendre leurs droits et à les faire valoir. Au cours de l’année qui s’achève, nous avons produit un certain nombre de ressources nouvelles et actualisées, dans la série « Connaître ses droits », pour aider les personnes à comprendre les lois canadiennes punitives, profondément imparfaites, qui criminalisent les personnes vivant avec le VIH. Pour certaines de ces ressources, nous avons collaboré avec nos partenaires afin de fournir des informations culturellement pertinentes aux Autochtones et aux personnes africaines, caraïbéennes et noires.

Nous ne perdons pas de vue l’objectif final

Votre soutien est essentiel à nos efforts de mobilisation. Le Réseau juridique VIH et la Coalition canadienne pour réformer la criminalisation du VIH continueront à faire le travail qui doit être fait pour éduquer le public, pour pousser nos leaders politiques vers l’adoption de politiques fondées sur les données probantes et pour défendre les droits et la dignité des personnes vivant avec le VIH dans toutes les sphères de la vie.

Aujourd’hui, nous sommes déçu-es que nos leaders politiques n’aient pas tenu leurs promesses, mais nous ne sommes pas vaincu-es.